Les cordes frappées

Le piano

Le nom de l’instrument provient d’une abréviation de piano-forte, nom de son ancêtre du XVIIIe siècle, lui-même nommé par la possibilité qu’il donnait à celui qui le jouait de nuancer et ainsi de jouer aussi bien piano que forte (de nos jours, on réserve le nom de pianoforte aux instruments anciens, assez différents du piano moderne). Dans certains pays, le piano est encore appelé « pianoforte ».

1. Invention

Créé au début du XVIIIe siècle par l’italien Bartolomeo Cristofori, à Florence, sous l’appellation de piano-forte, le piano naît de l’évolution d’un instrument appelé clavicorde (XVe siècle) et du tympanon (Moyen Âge).

2 L’ancêtre du piano: le clavicorde

Dans le clavicorde les cordes sont frappées par une pièce métallique appelée « tangente », selon un mécanisme beaucoup plus simple que celui du piano-forte. Quand la tangente frappe la corde, elle sépare la corde en deux parties : l’une libre, vibrante, dont la hauteur de la note dépend de la longueur entre l’extrémité et la tangente (création d’un nœud de vibration), l’autre étouffée par une bande de feutre. Il n’y a donc pas d’étouffoir mobile comme sur un piano.

3 La mécanique

Principe de base

Les sons, créés par le choc des marteaux, partent du niveau des cordes. Ils sont amplifiés par la table d’harmonie, puis modifiables par l’action des pédales.

3.1 Les cordes

Plus une corde est épaisse plus elle donnera un son grave. Les cordes sont maintenues d’un côté grâce aux pointes d’accroche qui sont fixés dans le cadre en fonte et de l’autre côté elles s’enroulent autour des chevilles. Ces chevilles permettent d’accorder les notes. Elles sont soumises à une tension qui va de l’ordre de soixante à plus de cent kilos (par corde !).

3.2 Les marteaux

La tête des marteaux est faite en noyau de bois de charme recouvert de plusieurs couches de feutre. Pour mieux comprendre le mécanisme du marteau, voir le schéma ci-dessous et le lien qui s’y réfère.

3.3 Les touches

Elles sont en bois de tilleul ou de sapin. Elles étaient à l’origine recouverte d’ivoire. A l’heure actuelle, une matière plastique a remplacé l’ivoire pour des raisons que l’on comprend aisément. Les touches noires quant à elles sont parfois en plastique, parfois en bois d’ébène.

3.4 La table d’harmonie

La qualité du son dépend de l’état de la table d’harmonie . Son rôle est d’amplifier les vibrations des cordes que lui transmet le chevalet.

3.5 Les pédales

La pédale de gauche (pédale douce ou una corda), rapproche les marteaux des cordes (piano droit) ou les déplace légèrement latéralement (piano à queue), de manière à ce qu’ils ne frappent plus qu’une corde sur deux ou deux sur trois ou la partie moins tassée du marteau lorsqu’il n’y a qu’une seule corde dans les graves.

La pédale de droite éloigne les étouffoirs des cordes qui vibrent ainsi librement. Sachant que ces petits tampons de feutre ne quittent habituellement la corde que lorsque la touche est enfoncée et arrêtent la vibration de la corde lorsque cette même touche est relâchée.

4 Le métier de facteur de piano

5 Répartition des touches sur un clavier de piano

Le hackbrett

Le hackbrett est un instrument de musique à cordes frappées rencontré dans les pays germaniques. Il appartient à la famille des cithares sur table. Certainement apporté par les conquérants ottomans, en même temps que le cymbalum plus à l’est, il s’est concentré en une zone géographique restreinte, plutôt alpine, similaire à celle de la cithare autrichienne.

Alors qu’il a servi la musique classique (sous le nom aussi de salterio tedesco) puisque Christoph Willibald Gluck inclut deux parties pour hackbrett dans son opéra Le cadi dupé (Der betrogene Kadi, 1761) et Leopold Mozart dans sa Sinfonia en Ré Majeur Le mariage paysan (Die Bauernhochzeit, 1755) requiert le hackbrett à titre de coloration musicale, il est devenu un instrument purement folklorique au fil des ans, malgré les efforts récents de Carl Orff.

Son fonctionnement est similaire à celui de ses pairs : il s’agit de frapper des cordes à l’aide de deux marteaux, tel un piano archaïque. Il se décline en diverses variétés, cantonnées aux folklores locaux. Ses formes varient : trapèze, demi-trapèze, rectangle ou « ailes », avec pour toutes, cette particularité d’avoir des ouïes immenses et des rosaces.

Appenzeller Hackbrett

Le hackbrett d’Appenzell, dont l’accord est chromatique et la barre de chevalets soudés (23 à 29), divise les 125 cordes (chœurs de cinq) à la quinte, mais aussi à la sixte. Il y a aussi des mini chevalets spécialisés, comme sur le cymbalum roumain ou le santouri grec. C’est certainement le hackbrett le plus vivace aujourd’hui, car il existe encore de nombreux musiciens et un riche répertoire folklorique, dont la famille Alder (depuis 1884) et Töbi Tobler sont des représentants marquants.

Le cymbalum

Voici la grand cousin du Hackbrett, il est de plus grande taille et tout comme le piano est fait de cordes tendues sur un cadre. Les marteaux sont par contre des baguettes que le musicien tient directement dans les mains. Cet instrument est très populaire en Hongrie, en Roumanie et généralement dans les pays de l’Est.

Le berimbau

Cet instrument est originaire du Brésil. Il existe 4 types de berimbau. Le Berimbau-de-barriga (du ventre) est le type le plus connu aujourd’hui. Il s’agit d’un arc tendu par une corde de métal, dont le son est produit par une baguette frappant la corde de manière rythmique et une pièce venant limiter de manière variable, la longueur de la corde, permettant de changer de notes, le tout amplifié par un résonateur proche du ventre. Il est autant utilisé par les musiciens itinérants, que par ceux de la capoeira ou par des percussionnistes de style jazz ou classique.

Le berimbau est composé des éléments suivants:

– un bâton courbé.

– une corde (à l’origine en fibre naturelle, aujourd’hui un fil d’acier à ressort)

– une calebasse sèche évidée et ouverte

– une baguette généralement de bois, rarement de métal

Le berimbau, pour la capoeira, a trois sons principaux.

– Le son « cassé » est le plus difficile à obtenir. L’instrument est appuyé contre le ventre, qui ferme la calebasse ; on laisse la pièce toucher la corde, sans appuyer. La frappe de la baguette, juste au-dessus de la pièce, donne un son fortement timbré « tchi ».

– Pour le son « grave », il faut tenir le berimbau décollé du ventre, afin que la calebasse soit ouverte. La pièce ne touche pas la corde au moment de la frappe, qui se fait à un point qui se trouve environ deux doigts au-dessus de la ficelle de la calebasse.

– Pour le son « aigu », on tient encore le berimbau décollé du ventre, mais la pièce appuie fortement sur la corde. On frappe à un point que l’on trouve environ deux doigts au-dessus de la pièce. Ce son diffère par le timbre et par la hauteur du son précédent.